La Bible en ses Traditions

Romains 5,12–7,25

Byz V TR Nes
S

12 Voilà pourquoi comme par un seul homme le péché est entré dans le

Vce monde

et par le péché la mort

et ainsi la mort est passée dans tous les hommes,

parce que

Ven qui tous ont péché

12 ...

13 (jusqu’à la Loi, en effet, le péché était dans le monde

or le péché n’est pas pris en compte, quand il n’y a pas de Loi ; 

13 ...

14 mais la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse même sur ceux qui ne péchèrent pas

à l'exemple de la transgression

Vprévarication d’Adam, qui est le type

Vla forme de celui qui devait venir...)

14 ...

15 Mais il n’en est pas de la faute comme du don Byz TR Nesgratuit

car si par la faute d’un seul la multitude a subi la mort,

à plus forte raison la grâce de Dieu et le don par la grâce d’un seul homme, Jésus Christ, se sont-ils abondamment répandus sur la multitude.

15 ...

16 Or le don n'est pas Vexactement comme ce qui est arrivé par un seul qui pécha :

car le jugement résultant d'un seul aboutit à une condamnation 

tandis que  le don gratuit

Vla grâce  appelée par de nombreuses fautes, aboutit à une justification.

16 ...

17 Si en effet par la faute d’un seul la mort a régné par lui seul,

à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la  grâce et [du don] | du don 

Byz TRgrâce et du don 

Vgrâce, de la donation, et

de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus Christ.

17 ...

18 Ainsi donc

VDonc comme par la faute d’un seul, sur tous les hommes est arrivée la condamnation,

de même aussi par l'œuvre de justice

Vla justice d’un seul arrive sur tous les hommes une justification de vie.

18 ...

19 De même en effet que par la désobéissance d’un seul homme la multitude a été constituée pécheresse

de même aussi par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle constituée juste.

19 ...

20 La Loi, quant à elle,  est intervenue

Vs'est insinuée

pour qu'abondât la faute

mais là où a abondé le péché,

Vla faute,

a surabondé la grâce

20 ...

21 afin que, comme le péché a régné dans la mort

ainsi la grâce règne par la justice pour la vie éternelle

par Jésus-Christ notre Seigneur !

21 ...

6,1 Que dirons-nous donc ?

Faut-il que nous demeurions

VDemeurerons-nous dans le péché afin que la grâce abonde ?

...

6,2 Loin de là.

Car nous qui sommes morts au péché

comment encore vivrons-nous en lui ?

...

6,3 Ou bien ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ Jésus

c’est en sa mort que nous avons été baptisés ?

...

6,4 Nous avons donc

Ven effet été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort

afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père

nous aussi nous marchions dans une nouveauté de vie.

...

6,5 Car si nous avons été intimement unis pour croître

Vplantés ensemble à l'image de sa mort,

nous le serons aussi à l'image de sa résurrection

...

6,6 sachant ceci : notre vieil homme a été crucifié avec lui

afin que le corps du péché soit détruit 

pour que nous ne soyons plus asservis au péché

...

6,7 car celui qui est mort est justifié du péché.

...

6,8 Mais si nous sommes morts avec le Christ

nous croyons que nous vivrons aussi avec lui

Vle Christ

...

6,9 sachant que le Christ ressuscité

Vressuscitant d'entre les morts ne meurt plus

la mort n’a

Vaura sur lui plus d’empire

...

6,10 car en mourant pour le péché

il est mort une seule fois ;

mais en vivant

il vit pour Dieu.

10 ...

6,11 Ainsi, vous aussi, estimez que vousByz TR Nes-mêmes êtes

Nes| êtes | [êtes] | Vcertes morts au péché

mais vivants pour Dieu en Christ JésusByz TR notre Seigneur.

11 ...

6,12 Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel

de sorte que vous obéissiez

Byz TRqu'il obéisse  à ses convoitises.

12 ...

6,13 Et ne présentez pas vos membres au péché comme des armes d’injustice

Viniquité

mais présentez-vous Byz TR Nesvous-mêmes à Dieu comme des vivants d'entre les morts

et vos membres comme des armes de justice pour Dieu

13 ...

6,14 car le péché n’aura pas d’empire sur vous

vous n’êtes pas en effet sous la loi mais sous la grâce.

14 ...

6,15 Quoi donc ! Faut-il que nous péchions

VPécherons-nous parce que nous ne sommes pas sous la loi mais sous la grâce ? Loin de là !

15 ...

6,16 Ne savez-vous pas que, lorsque vous vous présentez comme esclaves de quelqu'un pour lui obéir

vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez

soit du péché Byz TR Nespour la mort

soit de l’obéissance, pour la justice ?

16 ...

6,17 Mais grâces soient rendues à Dieu 

de ce qu'ayant été esclaves du péché,

vous avez obéi de tout cœur à la règle de doctrine à laquelle vous avez été confiés.

17 ...

6,18 Or, affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice.

18 ...

6,19 Je parle à la manière des hommes à cause de la faiblesse de votre chair

en effet, de même que vous avez présenté vos membres comme esclaves à

Vpour être esclaves de l’impureté et à

Vde l'iniquité en vue de l’iniquité

ainsi présentez maintenant vos membres comme esclaves à

Vpour être esclaves de la justice en vue de la sainteté

Vsanctification.

19 ...

6,20 Car lorsque vous étiez les esclaves du péché

vous étiez libres à l’égard de la justice.

20 ...

6,21 Quel fruit aviez-vous donc dans ces choses, dont vous rougissez maintenant ?

Car leur fin c’est la mort.

21 ...

6,22 Mais maintenant, libérés du péché

et faits esclaves de Dieu

vous avez votre fruit jusqu'à la sanctification

et la vie éternelle

22 ...

6,23 car le salaire du péché c’est la mort

mais le don gratuit

Vla grâce de Dieu c’est la vie éternelle en Christ Jésus, notre Seigneur.

23 ...

7,1 Ou bien ignorez-vous, frères

(car je parle à ceux qui connaissent la loi)

que la loi exerce son pouvoir sur l’homme aussi longtemps qu’il vit ?

...

Byz TR Nes
V
S

7,2 Ainsi la femme mariée

est liée par la loi à son mari [tant qu'il est] vivant 

mais si le mari meurt

elle est dégagée de la loi du mari.

Car la femme qui est soumise à un mari

le mari vivant, est liée à la loi ;

mais si le mari meurt

elle est déliée de la loi du mari.

...

Byz V TR Nes
S

7,3 Ainsi donc,

VDonc, du vivant de son mari, elle sera appelée adultère si elle appartient à

Vest avec un autre homme 

mais si le

Vson mari meurt

elle est affranchie de la loi

de sorte qu’elle n’est plus adultère en appartenant à

Vsi elle est avec un autre homme.

...

7,4 C'est pourquoi, mes frères, vous aussi vous êtes morts à la loi par le corps du Christ

pour que vous soyez à un autre, à celui qui

Vqui est ressuscité d'entre les morts

afin que nous portions des fruits pour Dieu.

...

7,5 Car, lorsque nous étions dans la chair

les passions des péchés qui étaient provoquées par la loi

agissaient dans nos membres afin de porter des fruits pour la mort.

...

7,6 Mais maintenant, nous avons été déliés de la loi

étant morts à ce qui nous tenait captifs

afin de servir dans un esprit nouveau, et non plus dans la vétusté de la lettre.

...

7,7 Que dirons-nous donc ?

La loi est-elle péché ? Loin de là !

Mais je n’ai connu le péché que par la loi.

Car je n’aurais pas connu la convoitise

Vconcupiscence  si la loi n'avait dit :

« — Tu ne convoiteras pas. »

...

7,8 Mais le péché, ayant saisi l’occasion, a produit en moi toute sorte de convoitise

Vconcupiscence au moyen du commandement

car sans la loi le péché  est

Vétait mort.

...est

7,9 Or moi, je vivais jadis sans la loi

mais quand vint le commandement, le péché reprit vie

...

7,10 or moi, je suis mort

et il s'est trouvé que le commandement qui devait  me donner la vie a causé ma mort.

10 ...

7,11 Car le péché, saisissant l’occasion, m’a séduit au moyen du commandement et par lui m’a tué.

11 ...

7,12 Ainsi donc la loi est sainte

et le commandement saint, juste et bon.

12 ...

7,13 Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi mort ? Loin de là !

Car le péché, pour paraître péché, a, par une chose bonne, opéré la mort

de sorte qu'il est devenu par le commandement une source extrêmement abondante de péché.

13 ...

7,14 Nous savons en effet que la loi est spirituelle 

mais moi, je suis charnel

vendu sous l'empire du péché.

14 ...

7,15 Car ce que je fais, je ne le comprends pas

car ce que je veux, je ne le fais pas 

mais ce que je hais, je le fais.

15 ...

7,16 Si donc je fais ce que je ne veux pas, 

je consens à la loi qui est belle.

Vbonne. 

16 ...

7,17 Mais alors ce n’est plus moi qui fais cela

mais le péché qui habite en moi.

17 ...

7,18 Car je sais que ce n'est pas le bien qui habite en moi, c’est-à-dire dans ma chair :

en effet le vouloir réside en moi

mais non d'accomplir le beau.

Byz TRaccomplir le beau je ne le trouve pas.

Vaccomplir le bien je ne l'y trouve pas.

18 ...

7,19 Car le bien que je veux je ne le fais pas

mais le mal que je ne veux pas je le fais.

19 ...

7,20 Or si ce que je ne veux pas moi

Nes[moi]

V je le fais

ce n’est pas moi qui le fais

mais le péché qui habite en moi.

20 ...

7,21 Je trouve donc quand je veux faire le beau

Vbien cette loi :

 le mal réside en moi.

21 ...

7,22 Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur

22 ...

7,23 mais je vois dans mes membres une autre loi

qui combat la loi de mon esprit

et qui me rend captif de la loi du péché, laquelle est dans mes membres.

23 ...

7,24 Malheureux homme que je suis !

Qui me délivrera du corps de cette mort ?

24 ...

7,25 | [Mais] | Mais | grâce

Byz TRGrâce

V [soit] à

VLa grâce de Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur !

Ainsi donc

VAinsi moi-même je suis

Vje suis moi-même par l’esprit au service de la loi de Dieu,

et par la chair au service de la loi du péché.

25 ...

Réception

Littérature

7,18–25 chair et esprit FRANÇAIS BIBLIQUE

  • « L'esprit est ardent mais la chair est faible », parole placée par Mt 26,41 dans la bouche de Jésus, est passée en proverbe, pour constater, déplorer et expliquer tout à la fois, par la faiblesse de la condition humaine incarnée, l'écart qui se sépare souvent nobles projets et piètres réalisations.

FRANÇAIS BIBLIQUE

Drapeau de la francophonie→ © Domaine public 

Arts visuels

5,12–21 un seul homme Adam et Nouvel Adam

Art contemporain

Vicente Molina Pacheco (1956-), Adán (acrylique sur carton ondulé, 2004), 49 x 40 cm

Photo O.-Th. Venard, Galerie Olumen, Madrid (Espagne) © V. Molina→

Molina est peintre et prêtre diocésain, auteur d'une œuvre qui compte dans l'art contemporain espagnol, imprégnée d'une mystique vécue jusque dans le choix de ses supports : « — Le carton devient un signe et un symbole de ma propre personne car, de même que j'essaie de produire une œuvre d'art dans un matériau déjà utilisé, plein de coups, déchiré, écrasé et inutile, de la même manière que Dieu réalise en moi sa œuvre d'art » (entretien avec le Camino Catolico, 28 déc 2017).

Formant diptyque avec la Sainte Face qu'est le Nuevo Adán, cette peinture inscrit l'homme et son Sauveur dans l'épaisseur d'une matière très pauvre, souvent destinée aux poubelles. La touche discrète du prêtre peintre évoque celle de la grâce de Dieu qui vient visiter son image jusque dans sa dégradation : cabossements et stupeur d'un côté, régularité et paix de l'autre.

Vicente Molina Pacheco (1956-), Nuevo Adán (acrylique sur carton ondulé, 2004), 49 x 40 cm

Photo O.-Th. Venard, Galerie Olumen, Madrid (Espagne) © V. Molina→

5,14 PERSONNAGE Adam

Une représentation antique d'Adam

Adam et Eve (fresque, 300-337), Catacombes de Marcellin et Pierre (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16

Cette représentation d’Adam et Ève compte parmi les premières représentations d’Adam et Ève. Placés de chaque côté de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève cachent leur nudité et se tiennent tête inclinée, yeux baissés, honteux de la faute qu’ils viennent de commettre.

1. Attributs iconographiques

  • Jeune adulte séduisant et le plus souvent nu.
  • Dans les représentations après le péché, Adam tient une feuille de vigne ou de figuier pour cacher sa nudité. Il peut être habillé d’une peau de bête. 
  • Dans certaines iconographies paléochrétiennes un agneau et une gerbe de blé, fruits du labeur de l’homme, accompagnent Adam pour représenter les conséquences du péché (Gn 3,19).
  • Adam est parfois représenté avec sa pelle ou sa houe.

 Statue d'Adam (1260), Notre-Dame de Paris, Musée national du Moyen Âge

Photo : Thesupermat © CC-BY-SA-3.0→

Cette statue d'Adam nu est la preuve que les médiévaux connaissaient bien l'anatomie humaine : les muscles, les côtes, correspondent à la réalité.

2. Iconographie narrative

  • La création d’Adam (Gn 1,26-31 ; 2,7,21-22 ; Arts visuels Gn 2,7s).
  • Adam nomme les animaux (Gn 2,20 ; Arts visuels Gn 2,20).
  • La création d’Ève tirée d’Adam (Gn 2,21-22) : Adam est représenté endormi et la femme émerge de sa cage thoracique. Parce que Dieu crée par sa Parole, dans les représentations médiévales, c’est le Verbe, sous les traits de Jésus, qui préside à la création d’Adam et Ève. Dans les représentations modernes, c'est Dieu le père, sous les traits d’un vieillard à barbe qui crée (Arts visuels Gn 1,26–31).
  • Adam et Ève au paradis terrestre avant le péché (Gn 1,26-30 ; Arts visuels Gn 2,15).
  • La chute (Gn 3,1-24) : dans l’art paléochrétien, Adam et Ève sont d’abord représentés uniquement avec l’arbre puis avec le serpent qui s’entortille sur l’arbre. À l’époque médiévale, Adam est placé à gauche de l’arbre et Ève est représentée à droite en train de prendre le fruit ou de le passer à Adam. À partir du 13e s., le serpent est représenté avec un visage de femme (la représentation la plus illustre est celle du panneau de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine : Arts visuels Gn 2,1–6).
  • Confrontation entre Dieu et Adam et Ève, après le péché (Gn 3,7-10) : face à Dieu le Père qui apparaît dans le ciel, Adam et Ève, vêtus d’une ou plusieurs feuilles de figuier (ou feuille de vigne), pleurent. Parfois ils montrent de leurs mains celui qu’ils accusent. Dans certains cas, leurs vêtements sont fait de peau : Arts visuels Gn 3,8.
  • Adam et Ève chassés du paradis terrestre (Gn 3,24) : Adam et Ève, le visage accablé, sont chassés par un ange portant une épée à la main (Arts visuels Gn 3,24).
  • Le travail pénible d’Adam et Ève (Gn 3,17-18) : Adam est représenté avec une pelle ou une houe en train de travailler la terre ; Ève, assise, file le lin ou la laine puisqu'elle porte une quenouille (Arts visuels Gn 3,17–23).
  • Adam et Ève et leurs enfants (Arts visuels Gn 4,1s).
  • Adam et Ève découvrant Abel mort (Gn 4,8.10.25 ; Arts visuels Gn 4,8).
  • La mort d’Adam (Gn 5,5 ; Arts visuels Gn 5,5).
  • Le Christ descend chercher Adam et Ève aux enfers : le Christ ressuscité descend chercher ceux qui l’ont précédé dans la mort. Adam et Ève sont les premiers qu’il fait sortir. Adam porte souvent une barbe et des cheveux longs blancs. En Orient, le couple est vêtu, tandis qu’en Occident il est parfois représenté nu (Arts visuels Ps 130,1–8 ; Arts visuels Mt 28,1–20 ; →Descente aux enfers).

Caravage, La Madone au serpent (ou La Madone des palefreniers), Galerie Borghèse (Rome)

© Domaine public→, Gn 2,16 ; 3,15

3. Iconographie typologique

Adam/L’homme pécheur 

Parce qu'Adam a fait entrer le péché dans le monde, l'homme pécheur est assimilé à Adam. 

  • Dans La vocation de saint Matthieu de Caravage (Arts visuels Mt 9,9), le doigt de Jésus, prolongé par le doigt de Pierre, chef de l’Église, rappelle le doigt du Créateur qui donne la vie à Adam dans le tableau de Michel-Ange (Arts visuels Gn 2,7). Matthieu, considéré comme un pêcheur public, est appelé à renaître à la vie en suivant le Christ, qui l'appelle. 
  • Osée et sa femme infidèle Gomer (Os 1-2) sont mis en relation avec Adam et Ève, premier couple humain (Gn 2 ; Arts visuels Gn 1,26–31).
Adam/L’humanité entière
  • Le crâne d’Adam est souvent représenté au pied de la Croix dans l'iconographie chrétienne (Arts visuels Mt 27,35–56), en référence au lieu de la crucifixion de Jésus, le Golgotha, qui signifie « lieu du crâne » (sans doute en raison de la forme  du rocher : Vocabulaire Mt 27,33b). Les chrétiens ont vu dans ce nom, une image d'Adam par qui l'humanité est devenue pêcheresse et a connu la mort. En mourant sur la Croix, Jésus répand son sang sur l'humanité entière, symbolisée par le crâne d'Adam, afin de lui rendre la vie. 
Adam/Le Christ, nouvel Adam

Rapprochement entre Adam et Jésus Christ:

  • Les artistes médiévaux représentent  souvent le créateur avec le visage de Jésus Christ, Verbe de Dieu.   Adam, créé à l’image de Dieu, apparaît sous les même traits (Arts visuels Gn 2,18–25).
  • L’Annonciation : les peintres mettent en parallèle sur un même tableau Adam et Ève chassés du paradis terrestre et l’annonce faite à Marie, pour montrer qu’à l’Incarnation, c’est la rédemption de l’homme qui commence (Arts visuels Lc 1,38).
  • La Vierge à l’enfant : il n’est pas rare de voir représenté dans les bras de Marie un enfant Jésus tenant dans ses mains un fruit en référence au fruit de l’arbre du bien et du mal (Gn 3). Sur l’œuvre de Lucas Cranach l'Ancien, l’enfant et sa mère sont même placés sous un pommier, comme l’étaient Adam et Ève lors de la chute (Arts visuels Gn 3,15).
  • La crucifixion et la déposition de la Croix: pour symboliser l’humanité unie par Dieu à son amour trinitaire, Georges Desvallières, dans son tableau Nouvelle Alliance, représente Dieu le Père devant la croix glorieuse de son Fils, unissant Adam et Ève en joignant leurs mains. C'est une nouvelle naissance (Arts visuels Gn 1,26–31). Dans le diptyque de Vienne, Adam et Ève mangeant le fruit défendu et la déposition de Jésus de la croix sont mis en parallèle (Arts visuels Gn 3,23s).

5,17 Bible hiéroglyphique

Thomas Bewick (1753-1828) et Rowland Hill (1744-1833), New Hieroglyphical Bible (impression au plomb et gravure sur bois, 1794), 14 cm x 9 cm

Thomas Fisher Rare Book Library, Toronto (Canada) © Domaine public - Photo : Dr. Ralph F. Wilson

6,3ss c'est en sa mort que nous avons été baptisés Contemplation

Mourir et naître

Bill Viola, Emergence (bande vidéo couleur HD, 2002), taille de l’image projetée : 84 5/16 x 84 5/16 x 37/8 po

J. Paul Getty Museum, Los Angeles CA (États-Unis) © Bill Viola→

Cette œuvre du vidéaste américain, extraite de la série des Passions, est une méditation métaphysique sur la renaissance spirituelle. D’une durée de onze minutes et 49 secondes, elle met en scène un homme à la blancheur irréelle qui émerge lentement de l’eau d’un bassin et que deux femmes viennent accoucher sur le sol. Au sens chrétien, la symbolique est flagrante et l’on peut en faire une double lecture : à la fois celle de la résurrection du Christ au matin de Pâques, porté hors de sa tombe par la vitalité des fluides divins ; mais également celle du sacrement du baptême pour le croyant. Cela, car le ralenti extrême de la vidéo évoque l’effort de gestation que constitue le cheminement spirituel, depuis l’abandon du « vieil homme » jusqu'à la vie en Christ. Cette renaissance dans la famille de Dieu ne se fait pas sans douleur : commençant dans les pleurs des jeunes femmes agenouillées, elle s’accompagne nécessairement d’un deuil puisqu’il faut mourir à soi-même – la vieille enveloppe gisant au sol – pour que jaillisse l’homme nouveau, revêtu du vêtement christique. Quant à l’eau qui s’écoule de façon ininterrompue dans cette mise en scène expérimentale, elle renvoie à la purification baptismale, promesse de la vie éternelle.

6,4 Nous avons en effet été ensevelis avec lui par le baptême Le baptême de saint Paul Le trait directement descendu du doigt de Dieu sur saint Paul montre à quel point le baptême associe celui qui le reçoit au Dieu qui en fait la grâce. Est-ce à dessein que le baptistère dans lequel baigne entièrement saint Paul ressemble à un calice, évoquant la participation du chrétien au sacrifice unique du Christ ?

Anonyme, Le baptême de saint Paul (détail du « cycle de la vie de saint Paul », mosaïques, 1140-1150), mur d'enceinte droit

chapelle Palatine, Palerme (Sicile) © Domaine Public→

6,21ss libérés du péché et faits esclaves de Dieu Variations morales et eschatologiques sur le thème des « deux voies » L'enseignement biblique crée un lien entre vie terrestre et vie dans l'au-delà (cf. →Croyances juives sur la vie dans l’au-delà au tournant de l’ère chrétienne) :

  • la destinée heureuse ou malheureuse de chaque individu dès sa mort (eschatologie individuelle), des communautés ou de l'humanité dans son ensemble à la fin du monde (eschatologie générale)
  • correspond au choix fait durant la vie terrestre devant l'alternative morale fondamentale entre « les deux voies » (Intertextualité biblique Dt 30,15–20).

Il a donné lieu à une riche iconographie édifiante dont voici deux exemples :

Exhortation à une vie morale en ce monde : instruction et persuasion

R.J. Stock, Les voies vers le Ciel et vers l'enfer : « Venez à moi vous qui peinez et ployez sous le fardeau et je vous donnerai le repos » (Mt 11,28) (lithographie, ca 1896), cph.3g06056

Library of Congress, Prints and Photographs division, Cincinnati, OH (États-Unis) © Domaine public→, Mt 11,28-30

Les légendes bilingues, en anglais et en allemand, décrivent les personnes qui prennent le chemin du Ciel en aidant les pauvres, en priant, et en pratiquant la charité, et celles qui prennent le chemin de l'enfer en buvant, en étant violents et en se livrant à d'autres turpitudes ... 

Description du Jugement : la terreur et la pitié

Anonyme (arménien), fresque (1606-1664)

cathédrale du Saint Sauveur, Ispahan (Iran) © Domaine public→, D.R. photo Diego Delso

Ici l'heure n'est plus au choix entre les deux options, mais à la sanction ultime :

  • entre ciel et terre, les anges sonnent les trompettes de la résurrection (Mt 24,30-31 ; 1Co 15,52 ; 1Th 4,16 ; 2Th 1,7s) ;
  • au niveau du sol, à l'extrême droite, la mort fauche tout le monde. Au centre, les morts ressuscitent et sont présentés par l'archange Michel balance en main ;
  • pour chacun, un ange ouvre le livre des bonnes actions faites durant la vie, un démon celui des péchés — deux livres qui ont traversé le temps depuis le décès du ressuscité en question, et où ont donc pu être consignées non seulement toutes ses bonnes ou mauvaises actions durant sa vie, mais aussi toutes les conséquences de ses actions en bien et en mal. Le Juge Sauveur montre les instruments du jugement : les arma Christi (instruments de la passion), mémorial de sa mort rédemptrice... 

Depuis le niveau du sol, deux chemins se dessinent :

  • les sauvés, lumières en mains, foulent un gazon verdoyant et gravissent la voie qui les conduit vers le Ciel bien ordonné autour de la Sainte Trinité ;
  • les pécheurs, harcelés par les démons, se brûlent les pieds sur un sol désertique et sont précipités dans le désordre infernal. 

7,22–25 je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de mon esprit  Figure du combat spirituel

La lutte de Jacob avec l'ange

Marc Chagall (1887-1985), La lutte de Jacob et de l'ange (huile sur toile, 1960-1966), 251 x 205 cm

Musée national Marc Chagall, Nice (France) © CC BY 3.0→

Les diagonales croisées, ascendante du côté de l'ange, descendante du côté de Jacob impriment à la composition son mouvement et viennent signifier le combat spirituel que livre la chair à l'esprit. Comment interpréter la position de Jacob ? Ses jambes écartées et comme livrées à l'effort, ses bras tendus comme pour agripper l'ange disent-ils l'intensité du combat ? Ou bien la profondeur d'une vénération, comme pourraient le suggérer son sourire, sa position proche de l'agenouillement et le geste de l'ange qui paraît le bénir ? Telle est bien l'ambiguïté du combat spirituel que décrit saint Paul : « je vois dans mes membres une autre loi qui combat la loi de mon esprit » (Rm 7,23).